Situation géographique: axe radial, à l'est du
centre-ville, qui relie à 4 voies en sens unique, l'autoroute
(la sortie "Montpellier-Centre" qui est à l'est) au centre-ville
(jusqu'au cours du Verdanson). À sa droite se trouve le
lycée Mermoz, rendu un peu difficile d'accès à
pied, un comble pour un établissement de centre-ville, mais ce
n'est pas grave: c'est un lycée technique, donc pour les gueux.
À sa gauche se trouve le lycée Joffre, dont
l'accès principal à pied se fait par le côté
opposé, avec une belle passerelle vers l'esplanade et la
Comédie: ouf, car c'est un lycée de plus grand standing,
disposant même de classes préparatoires qui font sa
fierté. Il n'est pas prévu de pouvoir traverser l'avenue
pour aller d'un lycée à l'autre.
Bref historique: la sortie Est du centre-ville a été
largement réaménagée par le maire actuel, Georges
Frêche, en particulier avec la construction du quartier
néo-classique Antigone à la place d'un terrain militaire.
Depuis, tous les panneaux "Montpellier centre" mènent à
l'est de la ville, preuve de l'importance du quartier pour la
municipalité. Mais ceci n'a pas eu pour conséquence de
rendre cette avenue plus vivable: plutôt, la mairie s'est
appliquée à rendre les grands axes invisibles depuis les
endroits qu'elle montre aux touristes; gare à eux s'ils
s'écartent de l'itinéraire conseillé, on les
retrouve l'air hagard à un croisement de voies interdites aux
piétons, un plan médiocre à la main, cherchant
désespérément quelqu'un à qui demander leur
chemin.
Sociologie: outre les deux lycées, l'avenue passe près du
quartier Antigone, qui se veut un quartier de standing, et du Parc
à Ballons, un ensemble de grands immeubles nettement plus
populaires.
Profil de l'avenue
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Dès le début (l'arrivée des voitures qui arrivent
de l'autoroute par l'avenue Mendès-France, devant l'hôtel
Mercure), le piéton comprend immédiatement qu'il n'est
pas le bienvenu...
Et cette idée se confirme en regardant de l'autre
côté (à droite le lycée Jean Mermoz,
à gauche des immeubles voisins d'Antigone); vous pouvez agrandir
l'image en cliquant dessus:
Nous allons mesurer le profil de cette avenue à la hauteur des
panneaux de style autoroutier:
D'où la conclusion: en pratique, les piétons ne disposent
que d'un trottoir, du côté gauche. Si on inclut quand
même le petit bout à droite, on trouve la
répartition suivante:
piétons: 16% (dont 11% réellement utilisable, du
côté gauche)
stationnement automobile: 12%
circulation automobile: 68% (donc total pour l'automobile: 80%)
autres (poteaux): 3.5%
Et malgré cela, ça bouchonne, alors que les
piétons sont très peu nombreux. Ceci aurait pu conduire
la mairie à réduire les trottoirs pour créer une
voie supplémentaire, non? En fait, tout danger semble
écarté: avec 5 voies, les files seraient trop
étroites.
D'autres vues de l'avenue Jean Mermoz
L'entrée du lycée Mermoz, avec un soupçon
d'optimisme: on remarque que, malgré tout ce qu'on raconte, la
mairie de Montpellier et la région Languedoc-Roussillon (bref,
Georges Frêche et Jacques Blanc) sont capables de s'entendre. En
effet, les deux n'ont pas hésité à s'afficher
ensemble (l'un pour le nom de la rue, l'autre pour le nom du
lycée). Encore plus fort: ils ont donné le même nom
pour baptiser une avenue et un lycée qui se trouvent au
même endroit. Je pense que la raison est la suivante: le
lycée et l'avenue existaient avant l'arrivée de
Frêche et de Blanc, sinon l'avenue Jean-Mermoz serait au sud de
la ville et le lycée Jean-Mermoz serait au nord.
Un panorama du carrefour devant le lycée Mermoz (cliquez dessus
pour l'agrandir, et utilisez la barre de défilement horizontale
pour tourner la tête). On voit l'arrivée de l'avenue Jean
Mermoz (en face, 4 voies à sens unique), et le début de
l'avenue Léon Blum vers Antigone (3 voies à sens unique).
Mais il ne faut pas oublier la suite de l'avenue Jean Mermoz vers le
centre-ville et le Corum (à gauche, 2 fois 2 voies plus un
couloir de bus) et l'allée Henri-II de Montmorency vers le
centre-ville et la mairie (derrière, 2 fois 2 voies). Une
sacré intersection, en somme.
Conclusion
Les aménagements piétonniers montrés aux
touristes, entre la Comédie et Antigone (en
réalité il s'agit d'ailleurs plutôt d'un urbanisme
sur dalle) cachent des pénétrantes dans le sens le plus
brutal du terme. Il ne faut pourtant pas trop compter dessus pour
résorber les embouteillages: la capacité du centre-ville
à digérer des bagnoles étant forcément
limité, toute pénétrante a tendance à
être embouteillée, quelque soit son gabarit. En
l'occurence, la pénétrante Est, ici
présentée, est embouteillée de façon
chronique aux heures de pointe.