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L'avenue de la Pompignane

Contexte

L'avenue de la Pompignane (ou plus simplement La Pompignane), c'est d'abord une portion de la route RD21 de l'Hérault, qui va de Carnon (plage voisine de Montpellier) à Montpellier et Castelnau-le-Lez, puis continue au nord vers Jacou, Teyran, et d'autres villages. Au nord, c'est une petite route de campagne très tranquille pour y faire du vélo, au sud c'est une 4-voies qui mène vers la mer et un immense no-man's land de zones commerciales et d'entrepôts variés (où le département a créé une piste cyclable protégée il y a plus de 25 ans, piste qu'il continue à entretenir régulièrement).
Au milieu, la section sur Montpellier est en grande partie passée dans le domaine communal... ce qui ne veut pas dire que le maire peut faire ce qu'il veut!

Pour Montpellier, la Pompignane complète la demi-rocade constituée par la Voie Domitienne et ses amies (voir la page correspondante) pour le contournement du centre-ville par l'est.

La Pompignane longe des quartiers variés (populaires ou plus aisés, de pavillons ou de hauts immeubles). Au sud, se trouvent les quartiers qui bénéficient (?) de toute l'attention du maire, Georges Frêche: Richter et sa fac de gestion, et Port-Marianne qui à défaut de paquebots voit pousser des immeubles très hauts et très serrés. Et aussi l'hôtel de région, construit dans l'alignement d'Antigone dans l'idée d'y loger Frêche, sauf que depuis sa construction c'est l'ennemi juré, Jacques Blanc qui y est élu et réélu à chaque fois (parfois avec l'accord du FN et/ou de gens à qui Frêche fait peur).

Divers aspects de l'avenue

Nous reprenons le voyage là où nous a menu la Voie Domitienne et la Justice de Castelnau, à savoir à Castelnau-le-Lez, et nous allons suivre la Pompignane vers le sud: après un immense rond-point très dangereux (au centre duquel se trouve la gendarmerie!), un pont sous la voie ferrée où les piétons sont priés de disparaître vu que même les voitures ont peu de place, on trouve la Pompignane qui nous ramène très vite sur la commune de Montpellier.

Voici l'aspect typique de la Pompignane (cliquez sur l'image pour l'agrandir): deux voies pour automobiles, de largeur normale, deux voies cyclables protégées, de largeur normale également, et deux trottoirs étroits (surtout quand il y a des arbres). Pire que l'étroitesse proprement dite, le fait que les voitures soient souvent garées sur le trottoir (en laissant la voie libre aux cyclistes, qu'ils savent souvent plus virulents que les piétons) fait qu'en pratique les piétons doivent marcher sur la piste cyclable, si encore elle est libre (ni voiture, ni poubelle).



(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Cependant, comme bien souvent dans ce domaine, les pistes cyclables s'arrêtent en queue de poisson. Dès l'entrée de la commune de Castelnau, plus rien. Visiblement le mairie, Jean-Pierre Grand, n'a guère évolué depuis l'époque où il était petit assistant de Georges Pompidou (grand promoteur de la voiture en ville et créateur des voies sur berges qui portent son nom à Paris: "ce n'est pas à la voiture de s'adapter à la ville, c'est à la ville de s'adapter à la voiture").

Mais pourquoi la route, elle, continue toujours d'une commune à l'autre?

Et comment Frêche n'a jamais pu obtenir de son grand ami Grand (récemment ils se sont fâchés, car Frêche s'est fâché avec presque tout le monde, mais pendant de longues années ils ont toujours été des alliés fidèles) la continuité des pistes cyclables? Ça ne doit pas être bien important!

Et évidemment, on regrettera comme bien souvent la disparition de tout aménagement cyclable aux carrefours. Certes certains conseillent de ramener le trafic cycliste dans le trafic général aux intersections, mais certainement pas dans les conditions présentes, avec des voies pour tourner à gauche ou à droite qui élargissent la chaussée pour automobile au point de couper la piste cyclable. Cela dit, c'est mieux que rien!

D'habitude, je mesure la largeur des rues, mais ici je m'en suis dispensé (le trottoir n'est pas très large et les arbres en occupent une partie... on le sait).

Par contre, j'ai mesuré la hauteur de la piste cyclable, car il faut vraiment se baisser pour passer sous ce figuier, non seulement dans mon cas (cycliste mesurant 1.85m et roulant sur un vélo à roues de 700mm et à position assez relevée), mais aussi pour des petites cyclistes sur des petits vélos de ville.


<== À gauche (cliquez pour agrandir), la piste avec un mètre pendu au figuier.


À droite (cliquez pour agrandir), un zoom sur le mètre qui montre que la hauteur de cette piste est de 1.50m. ==>

Plus au sud, la piste cyclable disparaît (elle se connecte à un itinéraire un peu tordu vers le centre-ville et à une piste utile mais souvent mal entretenue vers le Zénith et le domaine de Grammont, mais la liaison sur vers le sud n'existe que sur le papier: l'itinéraire officiel est trop sinueux).

Et on arrive devant l'hôtel de Région. Là, l'avenue passe à 4 voies, plus une contre-allée (vraiment trop large pour accueillir une piste cyclable?). Les trottoirs sont corrects (quand aucune voiture n'y est garée). Le séparateur et les palmiers datent de juin/juillet 2003, avant il y avait une simple bande blanche. D'après les riverains, c'est un accident mortel de piéton qui a motivé ce changement: il faut dire que la plupart des piétons avaient jusque là tellement peur, même sur le passage piéton, même en plein jour, qu'ils courraient pour traverser plus vite!
Cliquez sur l'image ci-dessous pour l'agrandir:



Ce changement a faire apparaître un nouveau feu piéton, juste en face de l'hôtel de région (avant cela, le président de la région aurait risqué sa vie s'il lui était arrivé de traverser la rue à pied pour acheter son pain à la boulangerie en face...). (photo à droite).

Au milieu se trouve un refuge pour piétons, avec les typiques barrières qui obligent à faire un détour pour ne pas traverser tout droit.

Au rayon des points positifs: quand on appuie sur le bouton, le feu passe au rouge des deux côtés de la rue, ce qui évite d'avoir à attendre deux fois (et pose la question de l'intérêt des barrières du refuge piéton). En France, ce n'est toujours pas une évidence qu'on doit pouvoir traverser une rue d'un seul coup (alors que même en Espagne, un simple feu permet aux piétons de traverser d'une seule traite des avenues à 8 voies).

Au rayon des points négatifs: le passage au rouge n'est pas immédiat quand on appuie sur le bouton. Ce n'est pas très long (20 secondes, pour un maintien au rouge de 20 secondes aussi), mais quel intérêt? Si les piétons rapides traversent quand le feu est encore vert, et que les voitures sont ensuite arrêtées alors qu'il n'y a plus personne, tout le monde est perdant dans l'affaire. Par ailleurs, cet aménagement a été l'occasion de supprimer un passage piéton.



En continuant sur la mer (la Pompignane s'appelle alors avenue de la Mer), on tombe sur un drôle d'aménagement, avec à gauche 2 voies dans chaque sens (et une haie de lauriers-roses entre les deux), et à droite un grand parking. Pourquoi ce grand espace? (cliquez sur la photo ci-dessous pour l'agrandir). Précision: s'il n'y a aucune voiture, c'est que la photo a été prise le 14 juillet 2003, et que la route était fermée aux voitures à cause des préparatifs pour le feu d'artifice.


Petite explication historique: avant, les deux voies de gauche étaient une contre-allée, tandis que les 4 voies de l'Av de la Mer passaient sur les actuelles voies de droite et une partie de l'actuel parking (il y avait aussi une piste cyclable, très regrettée).

Profitant de la torpeur estivale, le 31 juillet 1998, Frêche décide de supprimer la voie de droite (vers la mer), pour aménager un parking pour les étudiants de la fac de gestion (à l'époque, les panneaux et les lignes de bus indiquent encore
"Fac de droit et de sciences économiques", alors que les cours de droit n'y ont jamais eu lieu, mais le maire a pris ses désirs pour des réalités; passons).
Il est probable que la création du parking était une motivation réelle (de même que la suppression des places de parking autour de la vraie fac de sciences, dans le centre historique, histoire de faire pression pour le déménagement des juristes).

Mais il est clair que la principale motivation a été de détourner les voitures allant vers la mer, et surtout celles qui s'arrêtent aux hypermarchés de la commune voisine de Lattes, en les faisant passer par une déviation via
Oddysseum, un quartier commercial de Montpellier où des hypermarchés étaient prévus (actuellement en 2003, ils sont toujours prévus et non réalisés!).

Là, les commerçants des galeries commerciales (celles de Lattes, ainsi que du Polygone à Montpellier) entament une guerrilla juridique, avec un argument de poids: la mairie a effectuer ces travaux sur une route départementale sans l'accord du département! De plus, il est difficilement justifiable qu'une ville détourne ainsi un axe départemental, même une fois la voirie passée dans le domaine communal. De fait, le tribunal administratif impose rapidement la réouverture, sous peine d'astreinte. Après une réouverture à 2 voies uniquement, la contre-allée est réutilisée pour retrouver 4 voies, et la mairie sauve la face en maintenant le parking (soit-disant jusqu'à l'arrivée du tramway, en fait de façon définitive). La piste cyclable, elle, n'a pas réapparu.

Le 25 novembre 1998, Georges Frêche insulte publique le webmestre de l'association Vélocité pour avoir raconté l'histoire sur le site web de l'association. Ce webmestre (c'était moi) monte alors à la tribune et défend le caractère exact et parfaitement objectif de sa description. Dès lors, le trafic du site web en question a été du jour au lendemain multiplié par 10, merci Monsieur le Maire.
Puis on arrive au rond-point Ernest Granier, une chose difficile à franchir à vélo et dont le diamètre impose un large détour aux piétons. On regrette évidemment la disparition des aménagements cyclables qui, jusqu'à l'été 1998, permettaient de traverser ce carrefour pour rejoindre la piste cyclable qui va jusqu'à la mer. Cliquez ci-dessous pour agrandir l'image:



De loin, avec l'alternance de panneaux bleus et rouges et avec les bateaux stylisés, on pourrait croire que c'est un hommage à la capitale de la France, Paris, et à sa devise, fluctuat nec mergitur.

Malheureux! C'est une oeuvre d'art, construite sur le budget art de la 1ère ligne de tramway (qui passe au milieu de ce drôle de cercle). Question laideur, ça peut concurencer "la saucisse et le beignet", autre oeuvre célébre de la 1ère ligne.

 D'ailleurs, si on regarde attentivement (ce que peu d'automobilistes doivent faire), on remarque qu'un panneau rouge sur trois affiche un texte à haute valeur philosophique (le même sur tous): voir le zoom à droite ==>


Enfin, une fois passé ce superbe carrefour, on arrive à la vraie route de la Mer. Il s'agit d'une 2 fois 2 voies (cliquez ci-dessous pour agrandir l'image), avec séparateur central (pour éviter des demis-tours qui ont causé des accidents mortels). À gauche, une route à 2 voies, la route de Boirargues, éventuellement utilisable à vélo malgré un trafic un peu élevé et rapide. À droite, les travaux de l'entrée du quartier chéri de Frêche, Port-Marianne. Ces travaux ont fait disparaître sur 100 mètres la piste cyclable qui longe l'avenue de la Mer, et ces 100 mètres sont mortels. Pourtant, il y a la place!



Justification officielle: les vélos sont "invités" à passer par le bord du Lez, un peu plus à droite. Effectivement, c'est pratique, sauf quand on arrive précisément de la Pompignane, auquel cas c'est un détour vraiment trop long.

Georges Frêche souhaite (s'il n'a pas changé d'avis) faire de "Port-Marianne" le futur centre-ville. Une nouvelle mairie est d'ailleurs prévu à faible distance de là. Espérons que le futur maire se sentira mieux dans la mairie de Frêche que Frêche dans le blockhaus qu'avait fait construire son prédécesseur, Delmas.

Dans tous les cas, un bon conseil: si vous voulez que ce quartier soit un jour perçu comme un centre-ville, commencez par créer de larges trottoirs, à ne pas élargir inutilement la chaussée automobile, et à prévoir des itinéraires sûrs pour les vélos. Pour le moment, c'est exactement l'inverse qui est fait, et les conséquences sont visibles:

Conclusion

Beaucoup de variété d'un bout à l'autre de la Pompignane: au nord 2 voies et des pistes cyclables (un peu trop discontinues), au milieu 4 voies et des trottoirs assez larges, et au sud 4 voies avec le plus de parkings possible et la destruction progessive des pistes cyclables.

Le seul problème, c'est que le nord est le plus ancien, le sud le plus récent, et le milieu est intermédiaire: honnêtement, ça ne va pas en s'améliorant, à Montpellier!