Avertissement: cette page est largement obsolète. Les montages proposés ne sont pas fantastiques. D'autres que moi ont étudié le sujet et abouti à des circuits plus simples et plus efficaces. Je modifierai cette page ultérieurement pour tenir compte des progrès de la technique.

En attendant, je vous invite à consulter le site (en anglais) d'un Allemand qui a fait tous les montages imaginables sur le thème "phares de vélo à diodes blanches alimentés par une dynamo", en plus de quelques autres montages sur le thème "phares de vélo à diodes blanches sur batterie". Il y a des montages très intelligents et très efficaces tout en étant assez simples:
    http://www.pilom.com/BicycleElectronics/DynamoCircuits.htm


Bonne nouvelle pour les cyclistes: les diodes blanches de 3W

Depuis des années, j'ai remplacé l'ampoule arrière de mon vélo (6V/0.6W) par des diodes rouges à très haute luminosité. Pour un prix modique, ça brille mieux que l'ampoule, et les ampoules grillées ne sont plus qu'en mauvais souvenir. Voir la description du montage ici.

Pour l'avant, l'ampoule restait par contre la seule solution. Sur dynamo, c'est une ampoule 6V/2.4W, soit traditionnelle soit halogène (plus chère mais éventuellement plus durable, et surtout plus lumineuse). Les diodes jaunes existant depuis longtemps sont peu puissantes et souvent d'un très mauvais rendement. Quant aux diodes blanches à base de nitrure de gallium, disponibles presque partout depuis environ l'an 2000, leur puissance est en général limitée à 0.06W (20mA sur 3V): face à un phare de vélo, ça ne fait pas le poids.

Situation désespérée? Non car Lumileds, une joint-venture d'Agilent (anciennement Hewlett-Packard) et de Philips éclairage, a créé la gamme des diodes Luxeon (www.luxeon.com). Ces diodes existent dans différentes puissances (1W ou 3W), couleurs, et encapsulations. Ci-contre (cliquez sur l'image pour l'agrandir), la diode que j'ai utilisée: une Luxeon-III Star, couleur blanche, avec lentille pour faisceau "lambertien", puissance 3W. C'est la diode LXHL-LW3C (à vos souhaits), disponible à l'unité chez shop.dotlight.de pour 14 euros (+ taxes et port). C'est cher, mais tellement nouveau!

Pour ceux qui ne sont pas pressés: attendez, ces diodes vont se démocratiser, leur première utilisation en masse sera certainement dans les voitures: c'est déjà possible pour tous les feux arrière des voitures, et nul doute qu'un jour même les phares de voitures seront des diodes.

Que peut-on y gagner?

Pourquoi seulement un facteur 2 en puissance? Je croyais que les diodes avaient un rendement extraordinaire... Pour les feux arrières les feux à diodes ne consomment presque rien par rapport aux feux traditionnels. Alors pourquoi? Voici les raisons:
Conclusion: si vous ne voulez pas vous fatiguer, commencez d'abord par installer un phare avec ampoule halogène, ce n'est pas bien cher et vous aurez déjà une très nette amélioration par rapport à un phare traditionnel. Le montage décrit ici est plutôt à destination des fanatiques de l'électronique se trouvant être en même temps fanatiques du vélo utilitaire.

Montage mécanique

Pas si facile de monter une diode de 3W sur un vélo, il faut en effet:
Voici le résultat: peut-être pas beau, mais ça marche. Voici le montage initial (a cassé au bout de 3 mois):



Et voici le 2e montage, à base de tôle d'aluminium de 0.5 mm, et nettement plus solide:


Un schéma basique

La dynamo fournit 6V alternatifs: pas adapté pour une diode. La solution la plus simple consiste à simplement redresser cette tension:



Les 4 diodes à gauche constituent un pont de diodes, qui transforme le courant alternatif en continu (non stabilisé). Les 2 diodes supplémentaires contribuent à créer une chute de tension. Avec des diodes à jonction silicium classiques (genre 1N4001 et compagnie), chaque diode contribue pour 0.7V de chute de tension, soit 2.8V pour 4 diodes traversées (2 dans le pont pour chaque alternance, plus 2 supplémentaires). Ceci est calculé pour passer des 6V de la dynamo aux 3V utilisés par la diode Luxeon, sans pour autant forcer la dynamo à fonctionner en 3V (ce qui serait gênant s'il y a également un feu rouge alimenté par la même dynamo).

Avec ce montage, le rendement électrique est de 50%: la moitié de la puissance est perdue dans les diodes de redressement, l'autre moitié est envoyée dans la diode Luxeon. Pas génial, mais vue la simplicité il ne faut pas demander plus.

La dynamo fournissant 3W, on suppose que la LED ne sera pas trop gênée par le fonctionnement discontinu de 1.5W de moyenne (ou moins, selon ce que consomme le feu arrière), et donc avec des pics qui doivent être inférieurs à 3W.

Une idée aurait été de mettre un condensateur pour lisser le courant: je déconseille, d'abord parce que l'utilité n'est pas évidente, mais surtout parce que la conséquence pourrait être terrible en cas de mauvais contact: si la LED est débranchée, le condensateur va se charger, éventuellement trop. Premier problème: le condensateur pourrait claquer. Deuxième problème: quand le contact revient, la LED va recevoir un courant beaucoup trop élevé et va griller. Bilan: médiocre!

Un schéma de fanatique

Bizarrement, je n'ai pas pensé tout de suite au schéma simple. J'ai donc réalisé un montage beaucoup plus complexe, mais également plus efficace (rendement électrique aux alentours de 70%, grâce à une alimentation à découpage). À la réflexion, je me dis que le gain ne mérite peut-être pas une telle complexité. Mais voilà le schéma, il peut aussi avoir un intérêt académique... (je suppose que personne ne le réalisera). Voici donc ce schéma un peu torturé:



Explications en bref:
Avec tout cela, le montage fonctionne parfaitement sur une alimentation stabilisée, mais pas sur une dynamo. C'est un problème classique sur les alims à découpage: quand la tension d'entrée est faible, le montage consomme plus de courant (afin d'en tirer une puissance constante). Du coup, si la source d'énergie ne peut pas fournir beaucoup de courant (c'est justement le cas de la dynamo), le système reste bloqué dans une situation idiote: le circuit consomme beaucoup à cause de la tension d'alimentation qui est basse parce que le circuit consomme trop...

La tension aux bornes de la résistance R4 de mesure de courant est alors amplifiée (approximativement) grâce à T1,T2,R1,R2,R3, et le condensateur C6 permet de calculer une tension correspondant au courant moyen (et non au courant de pic). Si ce courant moyen dépasse une certaine valeur, la tension aux bornes du comparateur du MC34063 dépasse 1.25V et le circuit se coupe, laissant le temps à la tension d'entrée de monter. Le courant limite s'ajuste en tournant le potentiomètre ajustable R1: on peut essayer avec une alimentation stabilisée, mais le test final se fait sur le vélo avec la dynamo et la LED Luxeon. Trop bas, le phare éclaire inutilement peu. Trop haut, la tension ne monte pas et le feu arrière n'éclaire pas ou pas beaucoup.

Problème de la bobine L1: il faut une bobine de 330µH (ou plus), capable de supporter 1A sans saturation de la ferrite, et pouvant travailler à 100kHz. Si on ne trouve pas une bobine toute faite, il faut la faire soi-même sur un tore de ferrite. Or ceux-ci ne sont pas toujours faciles à trouver, et leurs caractéristiques sont très rarement communiquées clairement. Ce qui fait que j'ai dû mesurer moi-même les caractéristiques de mon tore. On pourrait écrire des pages là-dessus, c'est relativement compliqué.

Voici mon choix (qui fonctionne, mais c'est un peu surdimensionné): le tore de 28mm de diamètre du catalogue Electronique Diffusion (magasin de Montpellier), avec 24 spires de fils bobinées dessus. Notez que l'inductance augmente comme le carré du nombre de spires.

Réalisation pratique

J'ai renoncé depuis longtemps à graver des circuits imprimés: trop pénible. Donc le montage est fait sur une plaquette d'expérimentation à pastilles. Les alims à découpage exigent parfois des plans de masse, mais un montage rustique, surtout du type abaisseur comme ici, arrive à s'en passer sans problèmes. Pour autant, n'allongez pas inutilement la longueur des fils où passe le signal à 100kHz.

Voici l'envers du décors:


Et voici le circuit, placé dans un boîtier en plastique (format intérieur environ 9 x 5 x 2.5 cm), avec une étanchéité spécialement soignée pour la sortie des fils par le dessous:

Connexion de l'ensemble

Voici la solution que j'ai trouvée pour mon vélo: sachant qu'il y a déjà une dynamo, et un feu arrière (lui aussi à LEDs) installé sous le porte-bagage, le plus simple est de fixer le boîtier sous le porte-bagage, à un endroit où il ne va pas gêner, ce qui permet de connecter directement les entrées du boîtier sur les vis d'alimentation du feu arrière (sur l'une arrive le fil qui vient de la dynamo, tandis que l'autre est reliée au chassis car les dynamos ont toujours une cosse reliée au chassis).

Ensuite, les deux fils sortant du boîtier sont soudés à un double fil (genre câble pour le 220V) qui longe le câble pour aller jusqu'au phare. Attention:
1) il ne faut relier au chassis aucun des 2 fils qui sortent du boîtier
2) attention à ne pas intervertir les deux fils, la LED ne fonctionne que dans une seule polarité, elle peut même ne pas du tout aimer la polarité inverse.

L'allure finale: plutôt discret, mon boîtier suspendu au garde-boue avec du fil de fer, non? Pour le service après-vente, il suffit de dérouler 2 fils de fer pour libérer le boîtier, qu'on peut alors faire glisser sur le dessus du garde-boue.


Conclusion

Je ne pense pas que beaucoup de gens suivront mon exemple à la lettre, mais j'espère faire passer quelques idées:

- à vélo, il faut avoir un bon éclairage (pour la sécurité, c'est de loin plus utile que le casque). Quand on doit passer comme moi tous les jours par plusieurs kilomètres non éclairés en banlieue, c'est plus qu'une évidence, c'est vital pour éviter de tomber dans la rivière qui passe à côté du chemin.

- l'électronique, c'est intéressant à bricoler, et le résultat est autrement plus réjouissant qu'un bidule qui ne marche pas acheté dans un hypermarché.

- sur un vélo, la dynamo est la meilleure source d'énergie: bien plus puissante (et aussi moins chère et moins polluante) que les piles, moins pénible (et souvent moins lourde) que les accumulateurs à recharger quotidiennement, moins exposée aux vols que les systèmes amovibles...

Et maintenant, à vos inventions! Chacun peut adapter en fonction de ses compétences, des composants qu'il a pu trouver (surveiller la baisse des prix des LED puissantes), et de la somme qu'il accepte de dépenser.

Michel J UL I ER
, Montpellier, 25 septembre 2004.


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Lisez également la description du feu rouge à LEDs (beaucoup plus simple)