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Cette page est ancienne (septembre 2000), mais elle peut encore
être utile car le système proposé est très simple. Toutefois,
sachez qu'il existe aujourd'hui dans le commerce des éclairages
performants pour vélo, ce qui n'était pas le cas à la date où
cette page a été écrite.
Le petit montage que je propose ne demande aucune compétence en électronique. Il faut simplement les talents d'un bricoleur moyen, savoir câbler un petit circuit électrique sans faire de court-circuit, posséder un fer à souder (10 à 50€, mais comment peut-on vivre sans?) et de la soudure fine pour électronique (60% d'étain, 1€ les 30g), et bien sûr savoir faire des soudures simples.
Le matériel nécessaire se trouve dans n'importe quelle boutique d'électronique, mais les boutiques d'électronique sont devenues très rares (par exemple, l'excellent magasin «Électronique Diffusion» qui était au Mas Drevon a fermé depuis des années). Il reste le magasin «Toute l'électronique», 708 av du Marché Gare à Montpellier (Prés d'Arènes), un magasin qui écoule difficilement un stock de composants qui n'a pas bougé depuis plus de 20 ans, ainsi que des kits électroniques et du petit outillage (multimètres, fers à souder, etc...).
La plupart des électroniciens commandent aujourd'hui par internet, via des marchands par catalogue destinés avant tout aux professionnels (Radiospares, Farnell, Mouser, Digikey), ou chez des fournisseurs chinois (genre Ali Express) vendant à prix minimal des composants livrés dans un délai aléatoire sans la moindre documentation ni garantie d'authenticité.
La révolution internet est passée par là, mais c'est surtout que le nombre de composants a explosé (Mouser propose plus de 2 millions de composants différents!), dont la plupart sont inutilisables par les bricoleurs en raison de leur complexité, du nombre élevé de broches, et du type de boîtier (trop petits comme le TSSOP, sans broches comme les QFN, ou avec les contacts en-dessous comme les BGA).
Il y a différents systèmes: à piles, sur accus, ou sur dynamo. Je trouve que le système à piles est réservé à ces cas spéciaux, par exemple un VTT où c'est le plus facile à installer, ou bien un vélo qui est rarement utilisé de nuit, mais principalement en ballade. Ce n'est pas mon cas, et à part les feux rouges clignotants à LEDs, qui consomment assez peu, les systèmes à piles ne me conviennent pas. Ces feux clignotants ont un autre problèmes: on ne peut pas les laisser sur le vélo, ou bien ils se font voler.
Les modèles sur accus relèvent surtout du passé: avant l'arrivée
des LEDs blanches puissantes, on trouvait des phares à ampoules
halogène alimentées par des batteries qu'il fallait recharger chez
soi. J'en possédais un à une époque où je circulait sur un
itinéraire non éclairé, mais la fiabilité des batteries laissait à
désirer.
Bref, je suis resté fidèle à la dynamo, toujours fixée sur le vélo, qui n'attire pas les voleurs, et qui est accompagnée de phares qui eux non plus ne se font pas voler.
Il existe plusieurs types de dynamos:
à friction sur le flanc du pneu: c'est le plus classique, c'est efficace si la roulette est métallique et le pneu non cranté. Si la roulette est en plastique, il faut lui mettre un capuchon en caoutchouc dessus (5F, en vente chez les détaillants), fixé par exemple par de la résine époxy (type Araldite).
à roulement sur la jante: il faut une dynamo munie d'une roulette lisse en caoutchouc, et posséder des jantes alu (comme sur les VTT et beaucoup de vélos récents). Je pense que ça marche, mais je n'ai pas testé. À noter que sur un pneu non cranté, on peut la faire appuyer sur le flanc du pneu sans aucun problème.
à friction sur la bande de roulement: ce sont les dynamos sous pédalier, qui ont une bonne réputation mais sont chères et réservées à certains vélos seulement (disposant de la fixation adéquate et de pneus avec bande de roulement). Pas génial si vous roulez dans la boue.
dans le moyeu: alors là, c'est le grand luxe, car ça a une fiabilité absolue. C'est soit une roue spéciale (Shimano propose ce type de moyeu, avec une dynamo 2.4W ou 3W), soit un ensemble rajouté sur la roue (je n'ai pas testé).
Mais à l'arrière, l'ampoule 0.6W grille tout le temps car son filament est très fin (c'est comme une ampoule 220V/20W: elle ne supporterait pas les vibrations d'un vélo). Au bout de quelques ampoules grillées en une semaine, on craque, et soit on ne la remplace plus, soit on y met une ampoule plus puissante (mais du coup même à l'avant, ça n'éclaire plus), soit on réfléchit.
Mon idée (enfin, je n'en suis pas l'inventeur) est qu'au lieu d'un feu à LED sur pile, qui consomme peu mais brille peu, et un feu incandescent sur dynamo, qui consomme pas mal mais brille peu et ne dure pas longtemps, on pouvait faire un feu à LED sur dynamo, qui consomme pas mal (enfin, 0.6W) et brille beaucoup. Et en plus, c'est facile à faire.
J'avais envie de faire un système sophistiqué, avec un accu qui se recharge en roulant et permet d'éclairer, même à l'avant, à l'arrêt. Mais c'est vraiment compliqué, surtout en partant de courant alternatif, donc je vais y penser plus avant de me lancer. Il semble qu'il existe des dynamos à courant continu, ça pourrait faciliter la mise au point du circuit. Et puis les accus, c'est cher.
Les diodes zéners servent à protéger les LEDs dans le cas où l'ampoule avant grillerait. Même si le composant non identifié est vraiment une double diode zéner, ça reste utile dans le cas où le câble allant au phare avant se détache. Problème: pour protéger, on doit écrêter un peu la sinusoïdale, ou bien autoriser une certaine surtension dans le cas contraire, c'est un compromis à faire, impossible de faire mieux sur du courant alternatif avec un montage aussi simple. Il faut savoir que si le phare avant est débranché, la tension ne culminera pas à 6V aux vitesses élevées, mais pourra dépasser les 30V, et envoyer tout le courant (600mA) dans le phare arrière, qui mourra s'il n'est pas protégé correctement.
À l'avant, c'est un ensemble commercial. Les ampoules halogènes ne supportent pas les surtensions, c'est sans doute la raison du composant bizarre. Les ampoules halogènes ont un culot spécial, il faut donc un phare adapté.
Je reprends la réflexion d'un contributeur à
fr.sci.electrotechnique: une dynamo à vide fournit une tension
proportionnelle à la vitesse, et atteignant facilement 30V. Mais
en charge, à partir de 10km/h, le courant ne dépasse guère 500mA:
c'est une source de courant. Vue la résistance des
ampoules, celui donne une tension de 6V, et une puissance de 3W.
Si on met des ampoules deux fois plus puissantes (donc de
résistance plus faible), on obtiendra una tension de 3V, et une
puissance de 1.5W: tout perdu, mais au moins on atteindra la
tension limite deux fois plus vite!
Le phénomène qui limite le courant est donc
l'inductance de la bobine de la dynamo: en gros, quand la dynamo
fournit 500mA, ce courant produit un flux magnétique qui compense
celui produit par l'aimant. Pour le spécialiste, si Phi(t) est le
flux magnétique dans la bobine, L l'inductance de la bobine, R la
résistance de charge, U la tension produite (en négligeant la
résistance interne), et i le courant circulant, on a:
U = -d.Phi/d.t + L d.i/d.t , avec i = U / R, donc
U = -d.Phi/d.t + (L / R) d.U/d.t
Je passe les détails, mais en gros, voici les résultats, en fonction de la fréquence (j'utilise la pulsation "oméga", sachant que oméga=2*pi*<nombre de tours par seconde>*<nombre de pôles de la dynamo, en général 4>). Donc:
Dynamo (6V ac) => redresseur sans pertes
(synchrone à MOSFET) => (alim à découpage à commutation
synchrone => 1 élément Ni-MH 1.24V ) => alim à découpage
faible perte => ampoules 6V cc.
Une option serait que lorsque la tension est
suffisante, les ampoules soient alimentées par le circuit obtenu
en ôtant la partie entre parenthèses, mais ceci n'a rien
d'évident: on dispose de peu de place, de peu de puissance, et on
doit utiliser des tensions très basses. Pour un fabricant, par
contre, il serait facile d'intégrer une telle électronique pour
l'avoir sous un volume minuscule et un prix très faible. Et en
utilisant une batterie lithium plutôt que NiMH, on obtient un
circuit plus compact et léger, mais également plus simple.
Miguel JULlER, Montpellier, 21 septembre 2000. Dernière
mise à jour le 21 octobre 2000.
Un peu moins ancien récent (septembre 2004): le phare avant à diode blanche Luxeon
3W (nettement plus compliqué que le feu arrière).