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Résumé de la page: en français, un «billion» (bi-million) est un million de millions, soit 1012 (1 000 000 000 000) avec 12 zéros, et un «trillion» (tri-million) est un million de millions de millions, soit 1018 avec 18 zéros.
C'est ainsi dans la plupart des pays européens, mais il y a souvent des erreurs parce que les USA disent «billion» pour mille millions, c'est-à-dire un milliard, soit 109 (1 000 000 000) avec 9 zéros, et «trillion» pour un million de millions, c'est-à-dire un billion, soit 1012 (1 000 000 000 000) avec 12 zéros.
Comme les journalistes connaissent mal ces nombres, et qu'ils
sont rarement utilisés en français, lorsqu'on lit ces mots dans la
presse français il s'agit généralement de la traduction d'une
information étrangère. Si vous lisez que la dette publique
espagnole est de 1,2 billions d'euros, la traduction est correcte
puisque l'Espagne utilise la même définition que la France. Mais
si vous lisez que la dette publique américaine est de 18 trillions
d'euros, attention car le journaliste a mal traduit le mot anglais
«trillion», qui aux USA correspond à notre billion.
Ces grands nombres ont été inventés d'une manière très simple et particulièrement logique: un million de millions, cela fait un bi-million, que l'on a ensuite raccourci en «billion», et ainsi de suite.
Avec ces nombres en «-illions», on rajoute 6 zéros à chaque fois. Pour ajouter seulement 3 zéros, on transforme le «-illion» en «-illiard», par exemple un milliard c'est mille millions.
Ce qui nous donne le tableau suivant (j'indique également les noms espagnols, exemple d'une langue où les nombres en «-illard» existent mais sont rarement utilisés car on préfère dire «mille» pour indiquer 3 zéros de plus):
Préfixe |
Nombre |
nombre de zéros (puissance de 10) |
nombres français (avec nombre en «-illard») |
nombres espagnols usuels (et nombre en «-illiard», rarement utilisé) |
- |
1 |
0 (100) |
un |
uno |
k (kilo) |
1 000 | 3 (103) | mille |
mil |
M (méga) |
1 000 000 | 6 (106) | un million |
un millón |
G (giga) |
1 000 000 000 | 9 (109) | un milliard |
mil millones (un millardo) |
T (téra) |
1 000 000 000 000 | 12 (1012) | un billion |
un billón |
P (péta) |
... |
15 (1015) | un billiard |
mil billones (un billardo) |
E (exa) |
... | 18 (1018) | un trillion |
un trillón |
Z (zetta) |
... | 21 (1021) | un trilliard |
mil trillones (un trillardo) |
Y (yotta) |
... | 24 (1024) | un quadrillion |
un cuatrillón |
R (ronna) |
... | 27 (1027) | un quadrilliard |
mil quadrillones (un
quadrillardo) |
Q (quetta) |
... | 30 (1030) | un quintillon | un quintillón |
Tout ceci serait simple s'il n'y avait des pays, en particulier
les USA, qui utilisent l'échelle courte, que voici.
Dans l'échelle courte, qui perd la cohérence du «bi-million», les nombres en «-illiard» sont supprimés, voici donc ce que cela donne en anglais tel qu'il est pratiqué aux USA, et aujourd'hui également en Angleterre:
Préfixe |
Nombre |
nombre de zéros (puissance de 10) |
nombres anglais |
- |
1 |
0 (100) |
one |
k (kilo) |
1 000 | 3 (103) | a thousand |
M (méga) |
1 000 000 | 6 (106) | a million |
G (giga) |
1 000 000 000 | 9 (109) | a billion |
T (téra) |
1 000 000 000 000 | 12 (1012) | a trillion |
P (péta) |
... |
15 (1015) | a quadrillion |
Préfixe |
Nombre |
nombre de zéros (puissance de 10) |
nombres français (échelle longue) |
nombres anglais (échelle courte) |
- |
1 |
0 (100) |
un |
one |
k (kilo) |
1 000 | 3 (103) | mille |
a thousand |
M (méga) |
1 000 000 | 6 (106) | un million |
a million |
G (giga) |
1 000 000 000 | 9 (109) | un milliard |
a billion |
T (téra) |
1 000 000 000 000 | 12 (1012) | un billion |
a trillion |
P (péta) |
... |
15 (1015) | un billiard |
a quadrillion |
E (exa) |
... | 18 (1018) | un trillion |
a quintillion |
Z (zetta) |
... | 21 (1021) | un trilliard |
a sextillion |
Y (yotta) |
... | 24 (1024) | un quadrillion |
a septillion |
Ceci est bien décrit dans la page Wikipédia «Échelles
longue et courte», qui vous expliquera que
cette confusion regrettable a été faite en Europe (suivie par les
USA), la France elle-même ayant officiellement utilisé l'échelle
courte jusqu'en 1961 avant de revenir à l'échelle longue
originale, tandis que l'Angleterre a suivi le chemin inverse sous
l'influence américaine (la «reverse colonization» de l'Angleterre
par l'Amérique), en officialisant le passage de l'échelle longue à
l'échelle courte en 1974.
En français, il est assez difficile d'utiliser les nombres à partir du billion, car personne ne sait à combien ils correspondent, alors qu'ils sont plus souvent utilisés dans certains pays étrangers.
On peut contourner le problème en utilisant les préfixes: si personne ne sait combien fait un billion d'octets, vous serez parfaitement compris en parlant d'un téra-octet (1 To). Dans une boutique d'électronique, on vous vendra sans difficulté un condensateur de 1 pF (un picofarad) sans avoir besoin de dire qu'il s'agit d'un billionnième de Farad. Et dans les domaines scientifiques, on utilise tout simplement les puissances de 10 sans se demander comment s'appelle le nombre: en chimie, le nombre d'Avogadro est 6,02×1023 et personne n'aurait l'idée saugrenue de l'exprimer comme 602 trilliards.
S'il faut malgré tout connaître ces nombres, c'est surtout parce qu'ils sont utilisés à l'étranger: les Américains parlent souvent de «billion» et de «trillion», mais donc en échelle courte (il s'agit donc d'un milliard et d'un billion), et en Espagne le billion (en échelle longue) est également d'usage courant, peut-être en souvenir de l'époque où la monnaie nationale, la peseta, ne valait pas cher.
Si vous trouvez que c'est compliqué, consolez-vous en pensant aux Japonais: dans leur langue, les nombres sont exprimés par multiple de 4 zéros, comme en Grèce antique où on comptait en myriades (une myriade = 10 000, une myriade de myriades = 100 000 000, etc...), mais généralement écrits comme dans les langues européennes, en groupant les nombres par groupes de 3 chiffres. Ceci a pour conséquence que les Japonais peuvent avoir beaucoup de mal à lire les grands nombres.
Le Système International d'unités (S.I.), issu de la Révolution Française mais aujourd'hui adopté dans le monde entier, n'a pas défini d'un seul coup tous ses préfixes, bien au contraire ce processus s'est étalé sur plus de deux siècles. En voici un récapitulatif:
Préfixe multiplicateur |
Valeur |
Préfixe diviseur |
Valeur |
Date d'adoption |
da (déca) |
101 |
d (déci) |
10-1 | Révolution
Française (décret du 1er août 1793 de la Convention). Ces préfixes (sauf «milli») ont été rappelés dans la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795), plus connue. Le préfixe «myria» (hors S.I.) est tombé en désuétude: on a oublié qu'une myriade est 10.000 mais on se souvient que c'est un grand nombre. Le mot «milliaire» (ancienne unité correspondant à 1000 doubles pas) devait désigner le kilomètre mais l'usage ne l'a pas adopté. |
h (hecto) |
102 | c (centi) |
10-2 | |
k (kilo) | 103 | m (milli) | 10-3 | |
«myria» |
104 | |||
M (méga) |
106 | µ (micro) |
10-6 | Inventés en 1860 par les
physiciens anglais Maxwell et Thomson. Adoptés en 1960 par la 11e CGPM (Conférence générale des poids et mesures). À une époque, le symbole «µ» désignait aussi le «micron» (micromètre, µm). Cet usage et l'unité «micron» ont été supprimés en 1967, le symbole «µ» restant réservé au préfixe diviseur. |
G (giga) |
109 | n (nano) | 10-9 | Adoptés en 1960 par la 11e CGPM |
T (téra) |
1012 | p (pico) | 10-12 | |
P (péta) |
1015 | f (femto) |
10-15 | Adoptés
en 1964 par la 12e CGPM (femto et atto) Adoptés en 1975 par la 15e CGPM (péta et exa) |
E (exa) |
1018 | a (atto) |
10-18 | |
Z (zetta) |
1021 | z (zepto) |
10-21 | Adoptés en 1991 par la 19e CGPM |
Y (yotta) |
1024 | y (yocto) |
10-24 | |
R (ronna) |
1027 | r (ronto) |
10-27 | Adoptés en 2022 par la 27e CGPM |
Q (quetta) | 1030 | q (quecto) | 10-30 |
Si les préfixes de «micro» à «méga» sont bien connus et
couramment utilisés (de même que «giga» et «téra» pour les
informaticiens, «nano» et «pico» pour les électroniciens, ou
«femto» pour les physiciens), les préfixes plus récents sont peu
utilisés et difficiles à mémoriser.
On peut cependant remarquer quelques règles qui aident à les
mémoriser:
1) les symboles des préfixes multiplicateurs (à partir de M pour
«méga») sont des majuscules, ceux des préfixes diviseurs sont des
minuscules (latines, à l'exception du µ de «micro», qui est la
lettre grecque «mu» minuscule).
2) les préfixes multiplicateurs (à partir de «méga») se terminent
par la lettre A, les préfixes diviseurs (à partir de «micro») se
terminent par la lettre O.
3) les préfixes multiplicateurs (à partir de «téra») sont basés
sur le nombre de blocs de 3 zéros, exprimés avec un préfixe grec:
4) à partir de «zetta», les préfixes multiplicateurs suivent
l'ordre inverse de l'alphabet (en sautant certaines lettres jugées
peu pratiques ou trop utilisées pour des grandeurs physiques), ce
qui explique le choix de «quetta».
5) à partir de «zepta», les préfixes diviseurs ressemblent aux
préfixes multiplicateurs, avec la même initiale, mais avec une
minuscule au lieu de la majuscule, une terminaison A au lieu du O,
et deux consommes non assimilées contrairement au préfixe
multiplicateur.
L'informatique est un domaine où on utilise souvent de grands
nombres, mais avec une particularité: les adresses mémoire étant
codées en binaire, on utilise plus souvent les puissances de 2 que
les puissances de 10. Et comme 210 vaut 1024, ce qui
est proche de 1000, on fait souvent la confusion avec les préfixes
décimaux, en utilisant «kilo» pour désigner 1024 et non 1000 (une
mémoire de 64 ko ne fait pas 64.000 octets mais 65.536 octets),
«méga» pour 220 = 1.048.576, etc...
L'utilisation du même préfixe pour désigner des puissances de
1000 ou de 1024 pose des problèmes de cohérence, des risques
d'erreur, et même des risques de tromperie, lorsqu'on achète un
disque de 1 To en espérant qu'il contienne 240 octets
(1.099.511.627.776) et qu'il n'en contient en réalité qu'un
billion (1.000.000.000.000), soit 9% de moins.
Pour cette raison, des préfixes spéciaux ont été inventés pour
les multiplicateurs binaires, sur le modèle des multiplicateurs
décimaux en remplaçant la deuxième syllabe par «bi» et en ajoutant
la lettre «i» au symbole. Voici ces préfixes, et les préfixes
décimaux apparentés:
Multiplicateurs
binaires |
|
Multiplicateurs
décimaux |
|||||
Symbole |
Préfixe |
Valeur |
Exemple |
Symbole |
Préfixe |
Valeur |
|
Ki |
kibi | 210 = 1024 |
Kio = kibioctet |
k |
kilo |
103 = 1000 |
|
Mi |
mébi | 220 = 10242 | Mio = mébioctet |
M | méga | 106 = 10002 |
|
Gi |
gibi | 230 = 10243 | Gio = gibioctet |
G | giga | 109 = 10003 |
|
Ti |
tébi | 240 = 10244 | Tio = tébioctet | T | téra | 1012 = 10004 |
|
Pi |
pébi | 250 = 10245 | Pio = pébioctet | P | péta | 1015 = 10005 |
|
Ei |
exbi | 260 = 10246 | Eio = exbioctet | E | exa | 1018 = 10006 |
|
Zi |
zébi | 270 = 10247 | Zio = zébioctet | Z | zetta | 1021 = 10007 |
|
Yi |
yobi | 280 = 10248 | Yio = yobioctet | Y | yotta | 1024 = 10008 |
|
Ri* | robi* | 290 = 10249 | Rio = robioctet | R | ronna | 1027 = 10009 |
|
Qi* | québi* |
2100 = 102410 | Qio = québioctet |
Q |
quetta | 1030 = 100010 |
Il faut reconnaître que ces préfixes binaires ne sont pas encore
très connus ni très utilisés: