Drapeau de l'Union
                Européenne Drapeau de l'Ukraine24 février 2025: 3 ans de la guerre de Poutine contre l'Ukraine.
Vive l'Europe! Vive l'Ukraine! Слава Україні!


Un billion, un trillion, ça fait combien?

En bref

Résumé de la page: en français, un «billion» (bi-million) est un million de millions, soit 1012 (1 000 000 000 000) avec 12 zéros, et un «trillion» (tri-million) est un million de millions de millions, soit 1018 avec 18 zéros.

C'est ainsi dans la plupart des pays européens, mais il y a souvent des erreurs parce que les USA disent «billion» pour mille millions, c'est-à-dire un milliard, soit 109 (1 000 000 000) avec 9 zéros, et «trillion» pour un million de millions, c'est-à-dire un billion, soit 1012 (1 000 000 000 000) avec 12 zéros.

Comme les journalistes connaissent mal ces nombres, et qu'ils sont rarement utilisés en français, lorsqu'on lit ces mots dans la presse français il s'agit généralement de la traduction d'une information étrangère. Si vous lisez que la dette publique espagnole est de 1,2 billions d'euros, la traduction est correcte puisque l'Espagne utilise la même définition que la France. Mais si vous lisez que la dette publique américaine est de 18 trillions d'euros, attention car le journaliste a mal traduit le mot anglais «trillion», qui aux USA correspond à notre billion.

En France et dans la plupart des pays (hors USA): l'échelle longue

Ces grands nombres ont été inventés d'une manière très simple et particulièrement logique: un million de millions, cela fait un bi-million, que l'on a ensuite raccourci en «billion», et ainsi de suite.

Avec ces nombres en «-illions», on rajoute 6 zéros à chaque fois. Pour ajouter seulement 3 zéros, on transforme le «-illion» en «-illiard», par exemple un milliard c'est mille millions.

Ce qui nous donne le tableau suivant (j'indique également les noms espagnols, exemple d'une langue où les nombres en «-illard» existent mais sont rarement utilisés car on préfère dire «mille» pour indiquer 3 zéros de plus):

Préfixe
Nombre
nombre de zéros
(puissance de 10)
nombres français
(avec nombre en «-illard»)
nombres espagnols usuels
(et nombre en «-illiard», rarement utilisé)
-
1
0 (100)
un
uno
k (kilo)
1 000 3 (103) mille
mil
M (méga)
1 000 000 6 (106) un million
un millón
G (giga)
1 000 000 000 9 (109) un milliard
mil millones (un millardo)
T (téra)
1 000 000 000 000 12 (1012) un billion
un billón
P (péta)
...
15 (1015) un billiard
mil billones (un billardo)
E (exa)
... 18 (1018) un trillion
un trillón
Z (zetta)
... 21 (1021) un trilliard
mil trillones (un trillardo)
Y (yotta)
... 24 (1024) un quadrillion
un cuatrillón
R (ronna)
... 27 (1027) un quadrilliard
mil quadrillones (un quadrillardo)
Q (quetta)
... 30 (1030) un quintillon un quintillón

Tout ceci serait simple s'il n'y avait des pays, en particulier les USA, qui utilisent l'échelle courte, que voici.

Aux USA: l'échelle courte

Dans l'échelle courte, qui perd la cohérence du «bi-million», les nombres en «-illiard» sont supprimés, voici donc ce que cela donne en anglais tel qu'il est pratiqué aux USA, et aujourd'hui également en Angleterre:

Préfixe
Nombre
nombre de zéros
(puissance de 10)
nombres anglais
-
1
0 (100)
one
k (kilo)
1 000 3 (103) a thousand
M (méga)
1 000 000 6 (106) a million
G (giga)
1 000 000 000 9 (109) a billion
T (téra)
1 000 000 000 000 12 (1012) a trillion
P (péta)
...
15 (1015) a quadrillion

Comparaison des échelles longue (France et la plupart des autres pays) et courte (USA)

Préfixe
Nombre
nombre de zéros
(puissance de 10)
nombres français
(échelle longue)
nombres anglais
(échelle courte)
-
1
0 (100)
un
one
k (kilo)
1 000 3 (103) mille
a thousand
M (méga)
1 000 000 6 (106) un million
a million
G (giga)
1 000 000 000 9 (109) un milliard
a billion
T (téra)
1 000 000 000 000 12 (1012) un billion
a trillion
P (péta)
...
15 (1015) un billiard
a quadrillion
E (exa)
... 18 (1018) un trillion
a quintillion
Z (zetta)
... 21 (1021) un trilliard
a sextillion
Y (yotta)
... 24 (1024) un quadrillion
a septillion

Ceci est bien décrit dans la page Wikipédia «Échelles longue et courte», qui vous expliquera que cette confusion regrettable a été faite en Europe (suivie par les USA), la France elle-même ayant officiellement utilisé l'échelle courte jusqu'en 1961 avant de revenir à l'échelle longue originale, tandis que l'Angleterre a suivi le chemin inverse sous l'influence américaine (la «reverse colonization» de l'Angleterre par l'Amérique), en officialisant le passage de l'échelle longue à l'échelle courte en 1974.

Conclusion

En français, il est assez difficile d'utiliser les nombres à partir du billion, car personne ne sait à combien ils correspondent, alors qu'ils sont plus souvent utilisés dans certains pays étrangers.

On peut contourner le problème en utilisant les préfixes: si personne ne sait combien fait un billion d'octets, vous serez parfaitement compris en parlant d'un téra-octet (1 To). Dans une boutique d'électronique, on vous vendra sans difficulté un condensateur de 1 pF (un picofarad) sans avoir besoin de dire qu'il s'agit d'un billionnième de Farad. Et dans les domaines scientifiques, on utilise tout simplement les puissances de 10 sans se demander comment s'appelle le nombre: en chimie, le nombre d'Avogadro est 6,02×1023 et personne n'aurait l'idée saugrenue de l'exprimer comme 602 trilliards.

S'il faut malgré tout connaître ces nombres, c'est surtout parce qu'ils sont utilisés à l'étranger: les Américains parlent souvent de «billion» et de «trillion», mais donc en échelle courte (il s'agit donc d'un milliard et d'un billion), et en Espagne le billion (en échelle longue) est également d'usage courant, peut-être en souvenir de l'époque où la monnaie nationale, la peseta, ne valait pas cher.

Si vous trouvez que c'est compliqué, consolez-vous en pensant aux Japonais: dans leur langue, les nombres sont exprimés par multiple de 4 zéros, comme en Grèce antique où on comptait en myriades (une myriade = 10 000, une myriade de myriades = 100 000 000, etc...), mais généralement écrits comme dans les langues européennes, en groupant les nombres par groupes de 3 chiffres. Ceci a pour conséquence que les Japonais peuvent avoir beaucoup de mal à lire les grands nombres.

Remarques à propos des préfixes du Système International

Le Système International d'unités (S.I.), issu de la Révolution Française mais aujourd'hui adopté dans le monde entier, n'a pas défini d'un seul coup tous ses préfixes, bien au contraire ce processus s'est étalé sur plus de deux siècles. En voici un récapitulatif:

Préfixe multiplicateur
Valeur
Préfixe diviseur
Valeur
Date d'adoption
da (déca)
101
d (déci)
10-1 Révolution Française (décret du 1er août 1793 de la Convention).
Ces préfixes (sauf «milli») ont été rappelés dans la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795), plus connue.
Le préfixe «myria» (hors S.I.) est tombé en désuétude: on a oublié qu'une myriade est 10.000 mais on se souvient que c'est un grand nombre.
Le mot «milliaire» (ancienne unité correspondant à 1000 doubles pas) devait désigner le kilomètre mais l'usage ne l'a pas adopté.
h (hecto)
102 c (centi)
10-2
k (kilo) 103 m (milli) 10-3
«myria»
104

M (méga)
106 µ (micro)
10-6 Inventés en 1860 par les physiciens anglais Maxwell et Thomson.
Adoptés en 1960 par la 11e CGPM (Conférence générale des poids et mesures).
À une époque, le symbole «µ» désignait aussi le «micron» (micromètre, µm). Cet usage et l'unité «micron» ont été supprimés en 1967, le symbole «µ» restant réservé au préfixe diviseur.
G (giga)
109 n (nano) 10-9 Adoptés en 1960 par la 11e CGPM
T (téra)
1012 p (pico) 10-12
P (péta)
1015 f (femto)
10-15 Adoptés en 1964 par la 12e CGPM (femto et atto)
Adoptés en 1975 par la 15e CGPM (péta et exa)
E (exa)
1018 a (atto)
10-18
Z (zetta)
1021 z (zepto)
10-21 Adoptés en 1991 par la 19e CGPM
Y (yotta)
1024 y (yocto)
10-24
R (ronna)
1027 r (ronto)
10-27 Adoptés en 2022 par la 27e CGPM
Q (quetta) 1030 q (quecto) 10-30

Si les préfixes de «micro» à «méga» sont bien connus et couramment utilisés (de même que «giga» et «téra» pour les informaticiens, «nano» et «pico» pour les électroniciens, ou «femto» pour les physiciens), les préfixes plus récents sont peu utilisés et difficiles à mémoriser.

On peut cependant remarquer quelques règles qui aident à les mémoriser:

1) les symboles des préfixes multiplicateurs (à partir de M pour «méga») sont des majuscules, ceux des préfixes diviseurs sont des minuscules (latines, à l'exception du µ de «micro», qui est la lettre grecque «mu» minuscule).

2) les préfixes multiplicateurs (à partir de «méga») se terminent par la lettre A, les préfixes diviseurs (à partir de «micro») se terminent par la lettre O.

3) les préfixes multiplicateurs (à partir de «téra») sont basés sur le nombre de blocs de 3 zéros, exprimés avec un préfixe grec:

4) à partir de «zetta», les préfixes multiplicateurs suivent l'ordre inverse de l'alphabet (en sautant certaines lettres jugées peu pratiques ou trop utilisées pour des grandeurs physiques), ce qui explique le choix de «quetta».

5) à partir de «zepta», les préfixes diviseurs ressemblent aux préfixes multiplicateurs, avec la même initiale, mais avec une minuscule au lieu de la majuscule, une terminaison A au lieu du O, et deux consommes non assimilées contrairement au préfixe multiplicateur.

Remarque à propos des préfixes multiplicateurs binaires en informatique

L'informatique est un domaine où on utilise souvent de grands nombres, mais avec une particularité: les adresses mémoire étant codées en binaire, on utilise plus souvent les puissances de 2 que les puissances de 10. Et comme 210 vaut 1024, ce qui est proche de 1000, on fait souvent la confusion avec les préfixes décimaux, en utilisant «kilo» pour désigner 1024 et non 1000 (une mémoire de 64 ko ne fait pas 64.000 octets mais 65.536 octets), «méga» pour 220 = 1.048.576, etc...

L'utilisation du même préfixe pour désigner des puissances de 1000 ou de 1024 pose des problèmes de cohérence, des risques d'erreur, et même des risques de tromperie, lorsqu'on achète un disque de 1 To en espérant qu'il contienne 240 octets (1.099.511.627.776) et qu'il n'en contient en réalité qu'un billion (1.000.000.000.000), soit 9% de moins.

Pour cette raison, des préfixes spéciaux ont été inventés pour les multiplicateurs binaires, sur le modèle des multiplicateurs décimaux en remplaçant la deuxième syllabe par «bi» et en ajoutant la lettre «i» au symbole. Voici ces préfixes, et les préfixes décimaux apparentés:

Multiplicateurs binaires
 
Multiplicateurs décimaux
Symbole
Préfixe
Valeur
Exemple

Symbole
Préfixe
Valeur
Ki
kibi 210 = 1024
Kio = kibioctet

k
kilo
103 = 1000
Mi
mébi 220 = 10242 Mio = mébioctet

méga 106 = 10002
Gi
gibi 230 = 10243 Gio = gibioctet

giga 109 = 10003
Ti
tébi 240 = 10244 Tio = tébioctet
téra 1012 = 10004
Pi
pébi 250 = 10245 Pio = pébioctet
péta 1015 = 10005
Ei
exbi 260 = 10246 Eio = exbioctet
exa 1018 = 10006
Zi
zébi 270 = 10247 Zio = zébioctet
zetta 1021 = 10007
Yi
yobi 280 = 10248 Yio = yobioctet
yotta 1024 = 10008
Ri* robi* 290 = 10249 Rio = robioctet
ronna 1027 = 10009
Qi* québi*
2100 = 102410 Qio = québioctet

Q
quetta 1030 = 100010
* Les préfixes binaires étant définis par la norme IEC 60027-2 de la Commission Électrique Internationale (CEI/IEC), dont la dernière édition date de 2019, les préfixes Ri et Qi n'ont pas été listés, puisque les préfixes R et Q n'ont été adoptés qu'en 2022. Cependant ce point fait peu de doute, en-dehors de la question de savoir s'il y aura réellement un accent aigu sur «québi» en français.

Il faut reconnaître que ces préfixes binaires ne sont pas encore très connus ni très utilisés:



Fait à l'aide du programme prehtml - Hébergement et statistiques: