Pour les explications sur cette plaquette ironique, lisez les
explications qui suivent:
Les explications (pour les estrangers)
Petit portrait de Georges Frêche pour situer l'histoire
En 2004, la région Languedoc-Roussillon (où j'habite) est tombée
dans les mains de Georges Frêche, jusqu'alors maire de Montpellier
(depuis 1977... année de l'élection de Chirac à la mairie de Paris),
et encore président de l'agglomération de Montpellier. Celui-ci a
continué à la région l'action qu'il a toujours eu à la mairie:
injurier toute personne qui possède la moindre indépendance
mettre à la porte ses collaborateurs efficaces pour ne garder
que les plus léthargiques
couper le micro des opposants lors des réunions du conseil,
parfois en le les laissant parler qu'après le vote
lors des votes conflictuels où la presse ou la population
s'est déplacée pour assister au conseil, faire passer ce point à
la fin d'un conseil qu'il fera durer jusqu'à la nuit (avec des
disgressions interminables et inintéressantes), puis expédier le
point le plus important en une minute avant de clore la scéance
et de s'en aller.
dépenser des sommes énormes en propagande
augmenter les impôts extraordinairement sans retour utile pour
les citoyens
pratiquer le détournement de pouvoir, par exemple en
supprimant les subventions à une ville dont le maire ne lui a
pas prêté allégeance, et ceci sans se cacher, au contraire en
citant le cas en exemple pour effrayer les congénères
pour résumer: une dictature odieuse et l'élimination politique
des opposants et des indépendants.
Bref, je n'aime pas Frêche, qui a pourtant été un génie de la
tactique politicienne du plus bas étage et de la propagande
politique, quelque part dans le genre de Sarkozy mais en plus
médiocre.
Le coup médiatique de La Septimanie
En 2004 donc, le lendemain de son élection, Georges Frêche a
placardé partout des affiches pour "La Septimanie", terme
qui n'était jamais sorti pendant la campagne électorale (que ledit
Frêche avait conduite avec une douceur totalement incongrue de sa
part, comme s'il avait traité par doses massives de Prozac). Qu'es
aco? Selon lui, le "vrai" nom de la région Languedoc-Roussillon, et
le futur nom officiel dès que la gauche sera revenue au pouvoir. En
réalité: un nom inventé après coup par un historien pour parler de
la province à l'époque des Wisigoths, et surtout un excellent
prétexte pour faire parler de lui, et pour faire croire qu'avant lui
rien n'existait. Tout comme le pape béatifie, Frêche rebaptise.
Avez-vous lu "1984" de George Orwell? Ici aussi, le vocabulaire
compte, et ce qui est décidé par Frêche (en général avec des
panneaux installés nuitamment) est du jour au lendemain réputé avoir
toujours existé. La novlangue ("newspeak" pour l'auteur) n'est pas
un simple caprice pittoresque, c'est également le moyen de s'assurer
l'obéissance des sujets. L'année 2004-2005 aura ainsi permis de
vérifier de façon sûre qui est sous la dépendance de Frêche:
divers organismes subventionnés, tels le Fonds Régional d'Art
Contemporain: le panneau "FRAC Septimanie", tout neuf, a même
permis de cacher le nom de la rue où se trouve le local!
pas mal d'élus, par exemple Robert Navarro, responsable du PS
de l'Hérault (presque 5000 adhérents, presque aucun militant!).
Entrevue: "Mr Navarro, pour la prochaine présidentielle,
etc...?". Réponse: "Les militants du PS de l'Hérault et de la
Septimanie....".
une certaine presse, au premier titre "La Gazette de
Montpellier", courroie de transmission de Frêche, financée en
grande partie par les annonces légales mises par la ville et
l'agglo de Montpellier, l'office HLM de Montpellier (dirigée par
l'épouse officielle de Frêche), la TAM (société des bus), ou la
région.
d'une manière générale, tous ceux qui peuvent espérer gratter
quelques sous: s'il suffit d'ajouter "Septimanie" au nom d'un
camping, d'une cuvée de vin, d'une association de danse, ou
n'importe quoi d'autre, nombreux sont ceux qui ont franchi le
pas en échange d'une promesse de subvention.
Cliquez ici pour lire un document
rare (mais lourd: 800 ko): le dépliant de présentation de la
Septimanie, édité par la région en septembre 2004, avec l'agence de
pub Anatome. Vu le format bizarre vous aurez sans doute du mal à
l'imprimer, mais vous pourrez le lire à l'écran.
La fin tragique de l'empire Septimaniaque
Cette idée de changer le nom de la région "Languedoc-Roussillon" a
choqué les habitants de la région, pourtant pas d'un naturel très
vindicatifs. D'après le Midi-Libre (pas non plus un brûlot), 95% des
habitants y étaient opposés. Fin septembre 2005, Frêche a bien dû
renoncer à son projet de changer le nom officiel de la région en
continuant l'opération "Marc-Ombrel" (un empereur romain? ou bien
une "Marque ombrelle"?). Début octobre 2005, la grogne s'accentuant
dans la presse, dans les foyers avec l'arrivée des impôts régionaux
augmentés de 88% en un an, et dans les Pyrénées-Orientales où la
manifestation anti-Septimanie lancée par les militants catalans
s'annonçait suivie (de fait, 6000 personnes selon la presse, malgré
l'annonce de l'abandon du nom), Frêche a alors dû annoncer le
retrait de toute référence à la Septimanie dans la propagande
officielle de la région (y compris lycées, trains régionaux,...). Il
reste encore la propagande du style "Mangez des pommes de
Septimanie", "Buvez du vin de Septimanie": qui sait si Frêche ne va
pas reconduire l'opération des banderoles tirées par des avions
au-dessus des plages, comme pendant l'été 2005.
La Septimanie a été supprimée tout comme elle était apparue. Comme
dans 1984, elle est réputée n'avoir jamais existé. Cette page web
restera à titre de fossile d'internet, ou disons d'archive
historique sur cet épisode troublé.
Résumé en logos:
Jusqu'en 2004, avant Frêche
2004-2005,
Frêche septimaniaque
octobre 2005, la Septimanie
terrassée
2007, moi président(*) de la
France
Pas génial, mais on s'y était habitué... Il y a la France,
la forme de la région, une minuscule croix du Languedoc, et
un minuscule écusson catalan.
Sans commentaires
Même la couleur a perdu de son éclat!
(*) ce texte a été écrit 5 ans
avant le mémorable «moi président» de François
Hollande en 2012. Voir la page
Wikipédia et la vidéo
YouTube du «moi président» de Hollande.
Dernière faveur: si on pouvait également défrêchiser quelques
autres noms:
La Gare de Montpellier (et non "gare de
Montpellier-Saint-Roch", nom donné par Frêche en
2004)
Bassin-Marianne (et non "Port-Marianne",
nom donné il y a longtemps par Frêche à un quartier où passe une
rivière non navigable)
La Zone (et non "Idiosséum", "Odieuséum",
ou même "Oddysséum" comme Frêche a baptisé une
zone d'hypermarchés et parkings)
Montpellier-Centre (et non "Grand Coeur",
comme Frêche a collé un beau jour sur tout ce qui se passait en
ville)
La Paillade (et non "Mosson", comme si
Frêche croyait cacher les problèmes de cette immense cité HLM
construite le plus loin possible du centre-ville en effaçant son
nom)
La station de tramway nommée "Place Carnot"
(mais qui n'est pas située place Carnot) devrait s'appeler "Octroi
de Palavas", du nom que ce lieu a toujours eu...
mais qui était impossible à cause de la haine entre Frêche et la
ville de Palavas.
Et laisser aux lycées de la région les noms qu'ils ont
(changement de la majorité des noms décidé par Frêche en 2005!)
Ce qui faciliterait la compréhension. Par exemple, voici le tracé de
la ligne 1 de tramway, après défrêchisation totale:
- Paillade - Facs - Gare - Bassin-Marianne - La Zone.
Je prends exemple sur Frêche et je rebaptise la France en "La
Gaule"
J'avoue avoir abondamment pompé sur la plaquette de présentation de
La Septimanie. Hélas, je me suis retenu, donc ma plaquette est
nettement plus courte, et malgré mes efforts bien moins vaseuse (la
langue de bois, c'est difficile). J'ai même renoncé à mettre un fond
avec des couleurs flashantes, laides et difficiles à lire, comme
seule l'agence Anatome (en charge de la Septimanie) sait le faire à
la perfection. Soyez tolérants, je ne suis qu'un débutant, et un
amateur de surcroit. Mais je suis très fier de mon logo, il est
réellement largement aussi laid que celui de la Septimanie.
Place aux pros: admirez la prose d'Anatome et des communicants
de la région pour faire la promotion de la Septimanie!
Je laisse maintenant la place aux professionnels, avec ces
extraits du site web de la région.
Note: non, ce n'est pas du plagiat, c'est de
l'illustration à but de démonstration et à visée satirique,
polémique, parodique, et même historique: inutile donc de me
faire un procès pour plagiat et usurpation de marque et de le
perdre car je ne cherche nullement à faire concurrence à la
Région Languedoc-Roussillon, ni à tromper les internautes en
leur faisant prendre ma page pour la vraie page
de la Région Languedoc Roussillon (cliquez sur le lien
pour y aller)!
Là, c'est de la langue de bois massive, 100% garantie, ça ne veut
vraiment rien dire, un vrai travail de professionnels! Vive la
direction de la Communication de la Région "LR-Septimanie", vive
l'agence Anatome qui a pondu ce logo et donc probablement également
le verbiage qui l'accompagne.
Attention:
les
pages indiquées ci-dessous ont disparu du site web de la
région le 7 octobre 2005.
Leur copie sur ce site n'a donc plus qu'une vocation
historique, pour autant que Frêche soit destiné à rentrer
dans l'histoire de la région...
En effet, Frêche a renoncé à utiliser toute référence à sa
Septimanie début octobre 2005.
Le 6 octobre 2005, j'ai demandé au webmestre de la région
pourquoi ces pages mentionnaient encore le logo
septimaniaque et le verbiage associé. Je n'ai pas eu de
réponse, mais ces pages ont disparu illico.
Avec son nouveau
logotype, la Région Languedoc-Roussillon se dote
aujourd’hui d’une nouvelle identité. L’identité
visuelle est le produit d’un travail de
recherche graphique autour du thème du soleil.
Ces quelques pages en présentent la
formalisation aboutie, appelée à accompagner la
mise en oeuvre du nouveau projet régional.
IMPORTANT : Si vous
souhaitez obtenir le logo, veuillez adresser une
demande motivée d'utilisation du logo au
directeur de la Communication (Fax :
04.67.22.(...) ou courriel :
dircom@cr-lan(...).fr). N'oubliez pas de
préciser votre courriel (adresse email).
(NB: j'ai supprimé le fax et l'e-mail pour leur
éviter de recevoir du spam et des fax
publicitaires par ma faute).
La région
Languedoc-Roussillon/Septimanie est la plaine la
plus méridionale de l’Europe continentale, la
plus au sud, à la latitude de Florence pour
Nîmes, de Bonifacio ou du Sud de la Toscane pour
Perpignan.Ouvert sur la mer, ce Sud-là était le
but mythique des premiers hommes traversant le
continent du nord au sud. Le point d’arrivée le
plus symbolique à leurs yeux de la Méditerranée
: l’eau, le sel, le soleil au zénith sont
partout présents à l’aplomb du Golfe du Lion.
Véritable carrefour de civilisations, c’est
aussi le territoire continental le plus ouvert
aux influences de la Méditerranée : les Grecs à
Agde, Narbonne, Elne, les Arabes, les Phéniciens
à Maguelone, les Romains à Nîmes, plus tard les
Byzantins… traversé par la Via Domitia jusqu’à
Séville. Le soleil, du levant au couchant,
éclaire toujours le paysage méditerranéen
typique : le revers montagneux, le bois et les
cultures, les étangs et la plage. La Septimanie
est la seule terre de l’arc méditerranéen
occidental à montrer cette parfaite tripartition
: silva/ager/palus. Le simple rappel de sa
situation géographique et historique rend
évident le choix du soleil comme signe majeur de
notre région d’aujourd’hui.
Le soleil du Sud :
voici des terres d’ombre et de lumière !
Le soleil qui caresse la terre, réunit les
hommes !
Le soleil, magnifique quand il s’éclaire des
grandes civilisations qui ont travaillé
l’espace méditerranéen.
Le soleil, d’Alexandre aux Lumières
Le soleil dit d’Alexandre est d’abord
une métaphore littéraire et politique. « Sans
soleil sont les parties du monde qui n’ont pas
connu Alexandre », conclut Plutarque dans « La
vie des hommes illustres ».« Ote-toi de mon
soleil ! », répond Diogène, le philosophe
cynique, à Alexandre qui lui propose de
formuler un voeu. Réplique de l’intellectuel à
l’homme de pouvoir. Dialogue de l’ombre et de
la lumière.Le soleil est assimilé à la
conquête de l’Orient : Alexandre, semi-barbare
hellénisé, aimanté par le Levant d’où l’astre
entame sa course, devient Alexandre le Grand
paré de sa lumière. Il éclaire à son tour
l’Occident quand, depuis Persépolis, le «
progrès » rayonne dans tout l’empire.Notre
civilisation est fondée sur ces basculements
et ces transfusions de notre histoire tantôt
vers le Levant, par-delà la Grèce antique,
l’Empire romain, les Califats arabes
postérieurs à l’Hégire et les Royaumes
chrétiens du sud, tantôt vers l’Occident, le
nord des forêts ou l’Ouest occidental, éveillé
par la Renaissance depuis l’Italie puis
fécondé par les Lumières. Le regard historique
classique file aisément la métaphore du «
soleil d’Alexandre » !Marc Bloch, le plus
grand historien français disait : « Il ne faut
pas confondre l’histoire de France et
l’histoire de l’Ile-de-France » ; Montpellier
et la Septimanie, c’est une autre façon de
faire de l’histoire de France, du côté des
Grecs, des Phéniciens, des Romains, des
Byzantins, du califat omeyade de Damas puis de
Cordoue, des Italiens, des Espagnols, des
Catalans… en un mot la France dans son
histoire méditerranéenne.
Le soleil, pour la symbolique
Le soleil symbolise les forces de la
nature et de la vie, le renouvellement, mais
aussi puissance et pouvoir, autorité et
centralité, connaissance, savoir et unité.
Ambivalence
Cette ambivalence commence dès la dualité de
son apport : lumière et chaleur. Sources de
vie l’une et l’autre, elles sont
indépendantes mais complémentaires et
émanent du seul soleil. Le soleil est aussi
un symbole riche de contradictions
qu’illustrent bien les mythes qui lui sont
attachés (Icare, Phaéton…).
• il réchauffe, féconde, illumine, attire
• il brûle, détruit, s’éclipse (soleil
noir), dessèche, se fait attendre.
Centralité
Il est au centre du ciel, à son zénith
également nommé coeur du monde. Il apparaît
généralement figuré au centre de la roue
zodiacale. Sa représentation en cercle
parfait figure également cette notion de
centralité.
Vie
Dans les langues latines du Sud, il est
caractérisé comme un être masculin. Mais
l’image la plus classique du soleil (cercle
entouré de simples rayons) symbolise
l’utérus maternel dispensateur de vie.
Autorité
A défaut d’être dieu lui-même, le soleil est
une manifestation de la divinité ou
participe de la figure d’un héros divin. Il
est un principe ordonnateur de la nature
puisqu’il rythme l’alternance du jour et de
la nuit et celle des saisons. Repéré comme
symbole du père dans la mythologie astrale,
dans les dessins d’enfants, dans les rêves
d’adultes, il incarne un principe
d’autorité. Au travers des civilisations, le
soleil est un symbole royal ou impérial.
Sept soleils pour un soleil
Dans ses diverses représentations, le
signe solaire comporte presque toujours deux
éléments essentiels :
• le cercle (ou disque)
• le rayonnement.
Pour un graphiste, concevoir une identité
visuelle autour du soleil conduit à une
exploration dans une thématique à la fois
usitée et d’une richesse inépuisable.
Le cercle
C’est une des formes parfaites (avec la
croix et le carré) dans la pensée
Pythagoricienne. C’est un point étendu aux
propriétés symboliques de perfection,
d’homogénéité, d’absence de distinction et
de division. C’est à ces valeurs et à la
position privilégiée qu’elles lui ont donnée
dans le subconscient que le culte solaire se
doit d’être le plus répandu et le plus
ancien. Le cercle est le signe de l’unité,
en tant que développement d’une
circonférence autour du point central.Il est
aussi la figure des cycles célestes,
révolutions planétaires, cycle annuel, qui
en font le signe de l’harmonie dans la
cosmologie de Ptolémée jusqu’à Kepler.
Nombre de représentations du cercle
intègrent l’indication d’une rotation
assortie d’un rayonnement interne qui
souligne le point central, le milieu.
Le rayonnement
Si par le cercle, il symbolise l’unité et le
mouvement cyclique, le soleil est aussi
rayonnement. Rayonnement de la vie ou
rayonnement de la connaissance, celui-ci est
figuré de façon très diverse notamment dans
le nombre et la forme des rayons :
• 7, 12, 75 (selon qu’ils ont un sens
cosmique, biblique ou astrologique)
• externes ou internes au cercle,
• rectilignes (pour la lumière) et ondulés
(pour la chaleur)
La recherche graphique s’est orientée dans
quatre directions. C’est celle de la
symbolique du rayonnement, du réseau et du
mouvement qui a été retenue avec la
représentation moderne et épurée d’un soleil
suggéré par l’assemblage composite de sept
soleils évoquant l’origine de la Septimanie.
Unité,
diversité et rayonnement constituent les
valeurs qu’affiche haut et pour l’avenir
l’identité visuelle de la nouvelle Région.
Mise à jour du 20 octobre 2012: Montpellier
un-limited
On pensait avoir touché le fond avec la Septimanie. Hélas non, le
pire est toujours possible, même après le décès de Frêche, car ses
disciples sont encore là, et ils ont gardé les mêmes méthodes.
Le 17 octobre 2012, après une période de harcèlement publicitaire
(teasing), la communauté d'agglomération de Montpellier a publié
un nouveau slogan à grand renfort de communication: «Montpellier
un-limited» (ce qui signifierait à peu près, en
anglais, «il-limitée Montpellier»).
Le communiqué de presse, disponible
ici, atteint les sommets en matière de ridicule, en se
mettant au niveau du jargon jargonneux produit pour la Septimanie,
et réduisant à néant ma tentative d'être ridicule avec la Gaule.
Voici par exemple la brillante présentation du logo qui accompagne
le nouveau slogan, c'est à se tordre de rire. Si on concède bien
aux inventeurs de ce slogan et de ce logo le fait d'être
«décomplexés», ils sont par contre de piètres mathématiciens,
puisqu'ils croient que le rond est le symbole de l'infini, alors
que c'est le symbole du zéro (soit tout l'inverse).
(mise à jour de 2016: cette campagne ruineuse devrait créer un
logo et établir une notoriété pour 20 ans, mais 4 ans plus tard
il n'en reste plus rien, sauf le souvenir d'un coût délirant)
Un
logo et un symbole
Le bleu symbolise le calme, la sagesse et la liberté.
Comme
la mer Méditerranée qui ouvre les horizons, le bleu sombre
est une couleur étroitement liée au rêve et à la sérénité.
Synonyme de profondeur et d’infini, c’est l’écho de la
vie, du voyage
et des découvertes. Un appel à venir s’installer à
Montpellier, une
agglomération où les horizons sont multiples, où tout est
encore
possible et tous les projets réalisables.
MONTPELLIER Une typographie
« bâton » (avant-
garde) pour véhiculer puissance et précision.
L’utilisation de capitales
permet de donner à Montpellier l’envergure d’une métropole
qui
s’assume, une métropole décomplexée sur laquelle il faut
dorénavant
compter. Une typographie moderne et intemporelle, à
l’image du
territoire de Montpellier agglomération. Pas d’effet de
mode afin de
protéger de tout effet d’usure du logo dans le temps.
L’or est porteur de puissance. Couleur du faste et du
luxe, on
le lie également à la fécondité. Sa vue réchauffe le cœur
et
l’esprit. Il sécurise, apporte de l’éclat, il ramène à
l’aisance
matérielle, à des promesses de réussite future.
U N L I M I T
E D Une typographie à
empattement
pour « asseoir » Montpellier en tant que grande
métropole européenne,
une métropole décomplexée, une métropole qui compte.
Le cercle entoure.
Le cercle protège. (*)
Le cercle représente le monde et sa marche.
Un cercle en mouvement perpétuel qui
ramène au symbole mathématique de l’infini.
La ronde hypnotique créée par Montpellier
Unlimited.
(*) NdlR: sur le
moment, j'ai cru que l'auteur de ces mots était celui qui
avait écrit, sur l'ancien rond-point Ernest-Granier, dit «rond-point
avec les panneaux rouges et bleus», ou «rond-point
avec le drapeau de Paris», des pensées étranges dont
personne ne remarquait la présence.
Mais ce n'est pas le cas: ces pensées était de Ludger
Gerdes, un artiste allemand mort en 2008, 4 ans avant la
sortie du slogan «MOntpellier un-limited».
Voici ce qu'elles disaient:
La mer enfante
La mer enlace
La mer engloutit
La mer effare
La mer effraye
La mer enchante
Provisoirement retirés pendant les travaux de la ligne 3 du
tramway, la plupart de ces panneaux sont ensuite revenus sur
le rond-point Ernest Granier. Il est pourtant clair,
aujourd'hui, que le projet de port de plaisance à 10 km de
la mer, voulu pendant 30 ans par Frêche à proximité de ce
rond-point, ne se fera jamais, ce qui rend incongrue la
présence de ces bateaux.
(image GO0GLE, octobre 2008)
Mise à jour du 3 mai 2014: Ivre en Septimanie
La période des logos stupides semblait terminée avec la victoire
de Philippe Saurel en avril 2014, battant Jean-Pierre Moure qui se
voulait l'héritier de Frêche (hélas, Saurel aussi se veut
l'héritier de Frêche et a gardé les équipes frêchistes...).
Notamment, l'opération «MOntpellier un-limited» a été annulée par
Saurel dès son arrivée à la tête de l'Agglo. Frêche n'est donc
plus qu'un lointain cauchemar, ou autrement dit, une page de
l'histoire de Montpellier.
Mais voici qu'une association (qui se moque probablement de
l'«Association Georges Frêche») a ressuscité Georges Frêche, sous
le nom de «Saint-Georges Frêche», pour une journée, avec la
promesse de recommencer chaque année, et un objectif plus que
sérieux: commander assez de vin de la région pour assurer la
consommation conséquente de certains pensionnaires présents ou
futur de l'autre monde.
Mais le meilleur est le logo inventé pour l'occasion, bien
meilleur que celui d'Anatome, et bien plus joli que le mien:
Enfin un logo représentatif de cette région: les verres de vin
rouge et blanc, le cartouche en forme de bouteille, le logo «Ivre
en Septimanie»,...
Des petits coquins ont d'ailleurs effectué une retouche discrète
sur le pelliculage de certains trains régionaux, de façon à faire
apparaître «IVRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON»
Mise à jour du 3 février 2017:
l'Occitanie crée son logo
Avec la loi du 16 février 2015 sur la fusion des Régions, le
Languedoc-Roussillon n'existe plus: la Septimanie est donc morte
une deuxième fois. À Paris, des ministres ont décidé qui si on
fusionnait des régions, on pourrait faire 10% d'économies
d'échelle (plus personne n'y croit). Le choix a été fait
arbitrairement, en fonction des sautes d'humeur du roy de France.
Le Languedoc-Roussillon a été fusionné avec Midi-Pyrénées, ce qui
présente une certaine cohérence (la culture occitane, des liens
universitaires, des connexions routières et ferroviaires). Mais
c'est un coup dur pour la ville de Montpellier, reléguée à un rôle
de sous-préfecture ou presque. Si des étrangers vous demandent ce
que signifie «jacobin», expliquez-leur avec cet épisode.
Le nom de la région fusionnée a donné un lieu à un vote étrange à
double titre. D'une part, il était organisé sur internet, alors
qu'on sait que le vote par internet ne donne aucune garantie
d'anonymat ni de sincérité (sauf pour les votes publics): voir la page sur le vote électronique. Et d'autre
part, les critères de dépouillement n'avaient pas été publiés à
l'avance: il s'agissait de classer, par ordre de préférence, les 5
noms présélectionnés par la Région, et il y a de nombreuses
manières pour désigner le gagnant d'un tel vote. Mais le vote pour
«Occitanie» a été tellement massif qu'il était largement gagnant,
quelque soit le critère retenu. Notamment, le nom «Pays catalan»,
réclamé par les nationalistes catalans (qui veulent répéter en
France le coup d'État nationaliste qui leur permet de tenir la
Catalogne espagnole depuis des lustres), a été rejeté par les
électeurs, qui n'ont pas vu la manipulation nationaliste des
partis catalanistes mais qui ont bien mesuré que la Catalogne
française ne représente qu'une infime partie de la grande région
fusionnée.
Il est intéressant de lire le guide en 24 pages fourni aux
concurrents, «Guide pour la conception d’un signe identifiant
de la région Occitanie», ici
sur le site de la Région (4.3 Mo), ou à défaut ici en copie locale
(2.4 Mo). Car ce guide, loin du verbiage d'Anatome, explique
fort bien les utilisations des symboles régionaux, les aspects
historiques, les composantes locales, et donc tout ce que doit
connaître le futur concepteur du prochain symbole. Il montre
aussi, p. 23, avec l'exemple des «Comunidades autonomas» en
Espagne, et des «Länder» en Allemagne, que lorsque les régions
sont puissantes elles choisissent des vrais symboles sérieux,
comme les pays, et non pas des logos publicitaires dignes d'une
boîte de nuit.
Les auteurs de ce guide ont même utilement réécrit, p. 4, une
présentation du logo de la Septimanie, de façon très pertinente,
contrairement à celui initialement fourni par Anatome. Alors
autant citer cette savante analyse, comme un chant du signe du
logo de la Septimanie:
« Le logo de la région Languedoc-Roussillon est
composé d’un soleil stylisé sur fond rouge. Ce grand soleil
jaune et blanc est composé en réalité de sept soleils plus
petits rassemblés en un seul grand. Ils symbolisent le
rayonnement de la région, son mouvement, son dynamisme. Les
sept soleils font écho au nom « Septimanie », qui qualifiait
au Ve siècle le sud de la Gaule, qui correspond à peu près à
l’actuelle région Languedoc-Roussillon. Le grand soleil a une
forme hexagonale qui rappelle l’appartenance et l’attachement
de la région à la France. Les couleurs rouge et or rappellent
celles des blasons des comtes de Toulouse et de Barcelone.
Cela symbolise la fusion des identités occitanes et catalanes.
En effet, les deux langues régionales historiques de la région
sont l’occitan et le catalan.
La police de caractères utilisée de type «grotesk» ou
«linéale» suivant la classification est l’Interstate bold.
Police contemporaine (1994-2000) dessinée par Tobias
Frere-Jones. Reconnaissable à la descendante du «g» et aux
montantes biseautées. La composition dite en «bas-de casses
logiques» (minuscules et majuscules aux noms propres) induit
une lecture aisée et donne une apparence de simplicité et
d’efficacité.
A noter que les segments composants les soleils sont
tracés de manière irrégulière procurant une certaine
vibration visuelle pouvant par ailleurs évoquer la main de
l’homme et l’histoire.»
Le 3 février 2017, la Région Occitanie a choisi le logo créé par
une jeune diplômée en graphisme, Léa Filipowicz, un logo très
simple, reprenant les couleurs rouges et jaunes propres à la
région, la croix du Languedoc qui était le logo de la Région
Midi-Pyrénées mais dans laquelle se reconnaît presque toute la
grande Région, et des bandes verticales rouges et jaunes du
royaume d'Aragon dont Montpellier a jadis fait partie (on le
retrouve aussi dans l'écusson catalan et dans l'écusson du royaume
d'Espagne). On y reconnaît donc le logo de Midi-Pyrénées, mais
également les symboles historiques planqués dans l'ancien logo du
Languedoc-Pyrénées (celui d'avant la Septimanie). Un logo sérieux,
d'allure institutionnelle, et qui ne semble pas sortir d'une
société publicitaire. Bref, tout le monde a applaudi la création
de ce logo. Pour l'anecdote, la jeune graphiste, en plein stress
pendant sa présentation devant l'assemblée plénière du conseil
régional, a malencontreusement expliqué que le logo avait été créé
«comme ça voit, à partir de la croix occitane, mais aussi à
partir de l'héraldique... euh... basque, parce que la région
s'appelle l'Occitanie et je trouvais important de garder les
cultures qui appartiennent à cette nouvelle région...»,
avant que quelqu'un ne lui souffle «catalane» et qu'elle
ne se rende compte subitement qu'elle avait confondu la Catalogne
avec le Pays Basque!
À propos de Catalogne, les principales critiques sont venues des
nationalistes catalans qui, l'instar de tous les nationalistes,
crachent leur haine sur tout ce qui bouge. Ils affirment que les
rayures jaunes et rouge ne sont pas correctes, mais ils oublient
juste que ces rayures, que l'on appelle en espagnol les «barras de
Aragón» (barres de l'Aragon), sont un symbole aragonais bien avant
d'être récupéré par l'écusson catalan et d'être intégré dans
l'écusson espagnol, que les rois d'Aragon en ont fait leur écusson
dès le 13e siècle, et que c'est même l'écusson de la ville de
Millau depuis 1187 (ville qui n'a jamais été sous le contrôle des
seigneurs de Barcelone), écusson que Millau a conservé jusqu'à nos
jours avec l'ajout des fleurs de lys du royaume de France en 1271
et jusqu'à nos jours). Ils ont aussi ignoré que, si le logo
combine la croix occitane et l'écusson aragonais, il est logique
qu'il ne reprenne qu'une partie de chaque symbole: la forme
générale et la moitié du dessin pour l'Occitanie, la moitié des
rayures pour l'Aragon.
Le logo provisoire, créé en interne: suffisant pour attendre le logo définitif
Le logo adopté le 3 février 2017: simple et parlant, il fait l'unanimité
Fait
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